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FOCUS SUR UNE HISTOIRE DE L'ANTHROPOCÈNE : TRANSITION ET APARTHEID ÉCOLOGIQUES

20 Août 2019, 19:53

"Le Jour d'après" raconte comment le dérèglement climatique plonge les États-Unis dans le chaos. Pour Jean-Baptiste Fressoz, historien des sciences, des techniques et de l'environnement, ce film sera le point de départ d'une interrogation : depuis quand pense-t-on aux dangers de la science et du progrès technique ? Réécoutez le podcast de l'émission de France Inter : la journée particulière de Jean-Baptiste Fressoz du dimanche 22 septembre. 

C'est un jeu de Tartuffe auquel se livre le monde depuis belle lurette, en jouant à l'autruche : passer son temps à rassurer lorsque tous les indicateurs environnementaux sont au rouge ! 

Le progrès a toujours préféré répondre aux préoccupations à court terme des grands du capitalisme, quitte à jouer à pile ou face avec l'avenir... pourvu que le présent soit juteux pour les lobbies, les industries et les politiques. Les bons scientifiques ont rarement été écouté.

La jeunesse 20-20 refuse ce diktat et manifeste pour son avenir environnemental et social dont ses parents ne sont plus comptables : les adultes ont joué les atermoiements et les demi-mesures après s'être moqué des "écolos". Qui se souvient des moqueries à l'encontre des écologistes dans les années 1970 ? 

L'heure est belle et bien dépassé: le jour d'après c'est tout juste maintenant. Et la transitions écologiques est plus incantatoire que réalité au quotidien... Et un terrible apartheid climatique se profile déjà...

 Jean-Baptiste Fressoz est chercheur au CNRS, historien des sciences, des techniques et de l'environnement. Son travail de recherche porte notamment sur l'histoire de l'Anthropocène. Il vise à démontrer que les avancées techniques et technologiques ont toujours suscité des inquiétudes, des craintes, et qu'en effet, depuis la Révolution industrielle, les risques liés au progrès et, notamment, celui du réchauffement climatique, ont toujours été sus, discutés et, finalement, mis de côté. 

Eugène Huzar était une excellente caisse de résonance de tous les débats qui avaient cours en son temps. Il n'était pas du tout précurseur. Quand il parlait de changement climatique, c'est parce qu'au XIXème siècle, on parlait énormément du changement climatique. [...] Il faut arrêter de raconter le moment contemporain comme une sorte de grande révélation.

l n'y a pas de plan B. Il y a déjà des victimes de l'Anthropocène et ce n'est pas dans les pays riches qu'elles se trouvent. Ce qui m'inquiète, c'est un effondrement moral, politique et éthique, avant un effondrement économique et environnemental. Le premier problème, c'est déjà de préserver les valeurs de base, comme l'accueil et l'égalité au niveau planétaire. L'enjeu va d'abord être de résorber les risques d'un Apartheid climatique.

C'est la cata. Les cinq années 2015 à 2019 devraient constituer la période la plus chaude jamais enregistrée, après un été 2019 caniculaire, a rapporté dimanche l’ONU.

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